QU’EST-CE QU’UN ETRANGER ? Débat organisé par Alain Renaut, avec la participation de Pierre Vidal-Naquet, Lukas Sosoé, Heinz Wismann , Ridha Chennoufi et Ludivine Thiaw-Po-Une. |
Compte-rendu réalisé par Michel SOUVIGNY
Vendredi 18 octobre 2002
P. Vidal-Naquet :
La société grecque oppose l’étranger (xénos) et le citoyen, mais aussi le Grec et le barbare.
Tout le monde n’est par étranger à un même degré : il y a eu, ainsi, des expulsions d’étrangers à Sparte.
A Athènes, à Thèbes, on peut être aussi un métèque (« qui habite avec ») ; le métèque n’est pas expulsé, il peut être astreint au service militaire, il peut être naturalisé, suite à une longue procédure.
A Rome, on crée des citoyens en multipliant les étapes intermédiaires, jusqu’en 212, où l’édit de Caracalla décide que tous les hommes libres sont des citoyens romains : on passe peu à peu de m’opposition étrangers / Romains à l’opposition humbles / puissants.
Le christianisme introduit la notion de membre de l’empire (romain puis romain germanique).
Pendant les périodes féodale et monarchique, la notion de citoyenneté apparaît, mais de façon très lente :
On note une évolution lente au XVIIIème s. : quiconque est né en France est un Français.
La Révolution est le grand tournant : elle accueille les étrangers, comme Anacharsis Cloots, leur donne des places à la Convention… puis les expulse, ou les exécute.
Elle libère les esclaves, mais les laisse à part.
Au XIXème s., on crée l’identité citoyenne, et l’extranéité de l’autre : c’est à la fois une ouverture et une fermeture
Les autres participants prennent ensuite la parole pour évoquer leurs expériences personnelles… ce qui ne se prête guère à la prise de notes !
Michel SOUVIGNY