Intervention de Jean-François SOULET, professeur d'université à Toulouse-Le Mirail, spécialiste de l'histoire du temps présent

Compte rendu effectué par Stéphane BLARDAT,
professeur au lycée Claude de France de Romorantin (Loir-et-Cher)
stephane.blardat@infonie.fr

Bibliographie : Le monde depuis la fin des années 1960 , Armand Colin, Précis U., 1997

Prône une histoire comparative, typologique,  modélisante.

Ce thème du programme est à la croisée de deux démarches :

- la politologie ( étude de la vie politique, d'ailleurs souhaitée par les lycéens dans les questionnaires de 1997 );

- la pratique de l'histoire comparée ( elle devrait avoir un rôle plus grand dans notre enseignement, à condition d'être maîtrisée )

Problème : ce thème est dissocié de l'histoire économique et ... militaire (relations internationales conflictuelles ...).

J-F. Soulet donne une version qui a été, ensuite, contestée par D. Bornes.

Modèle idéologique - Définition : Ensemble d'idées visant à fonder l'organisation d'une nouvelle société. C'est une théorie dont découlent différentes pratiques, les systèmes.

Dans le cours, distinguer deux modèles, le modèle communiste et le modèle libéral. Or, pour D. Bornes, mieux vaut dégager les quatre modèles (modèle à entendre au sens le plus simple, celui du français courant). D. Bornes récuse le concept de système pour le cours de Terminale.

I - Définition du modèle idéologique (J-F. Soulet ne traite que le modèle communiste)

Présenter les pères fondateurs : MARX - LENINE - MAO

1 - La pensée marxiste puise dans la philosophie allemande, le socialisme français et l'économie politique anglaise et s'applique à la philosophie, la philosophie de l'histoire et l'économie.
Seule la philosophie de l'histoire marxiste nous intéresse ici. Marx, dans ses écrits, se garde de donner des plans d'application d'une société sans classe ce qui permet de montrer aux lycéens la différence entre un modèle idéologique et le système (= l'application) induit.

2 - Lénine mène une réflexion plus approfondie sur l'impérialisme (colonisation...), stade ultime du capitalisme menant inévitablement à la guerre. Fin de la phase pacifique du capitalisme (dans ce domaine Lénine diffère de Marx).

3 - Mao est un théoricien lui aussi. Il propose une guérilla - originalité - et s'appuie sur la paysannerie comme fer de lance de la Révolution ( différence majeure avec Lénine). Il cherche, dans les années 60, une nouvelle voie, le modèle n'est donc jamais figé.
 

II - Le système de base et ses évolutions

Tableau A

(l'ensemble des collègues présents relève - après coup - la difficulté de faire comprendre la différence entre société civile et société officielle aux lycéens)

EVOLUTIONS :
- en fonction des rapports de force à l'intérieur de la société officielle,
- en fonction des rapports de force entre société civile et société officielle.
Tout bouge en histoire, même les régimes totalitaires !
Ex : sous BREJNEV ( excroissance des rouages d'application ).

Tableau B

Tableau C

Tableau D - Ultime évolution - gorbatchévienne -

Zone d'osmose et d'opposition entre les deux sociétés  (officielle et civile)

Gorbatchev ou Jaruselski, un dirigeant convaincu de profonds changements avec l'aval de la société civile ("Aidez-moi à réformer" cf.  GLASNOST) - ou VACLAV  HAVEL, non communiste, en Tchécoslovaquie .

Risque : implosion car une fois la "brèche ouverte" ... (cf. URSS ).

En fait , en 1985-1987, sorte d'union sacrée en URSS entre intellectuels (désireux de réformes), réformistes, parti communiste soviétique, mais la "brèche" est incontrôlable à cause des nationalismes, des libertés retrouvées (religion...).

Le projet gorbatchévien échoue : la société civile implose.

En Roumanie et Bulgarie, situation différente, il s'agit d'une "Révolution de palais".

III  Les sous-systèmes
 

Tableau plus simple que les élèves peuvent mémoriser.

Voir l'intervention de Véronique de Montchalin  : " COMMENT ENSEIGNER LES CRIMES NAZIS ? "