RENDEZ-VOUS DE L'HISTOIRE DE BLOIS
Vendredi 14 Octobre 2005

Compte rendu de la conférence sur enseigner le fait religieux 

Débat de l’Inspection Générale de l’Education Nationale

L. Wirth ( IGEN Histoire-Géo ), J. Dusseau ( IGEN Histoire-Géo ), M. Estivalèzes ( chargée de conférence à l’EPHE ), G. Mandon ( IG Histoire-Géographie ), P. Glost ( IG enseignement primaire )

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Compte-rendu établi par Emmanuel GAGNEPAIN,
Lycée Jean Monnet,
Joué lès Tours

Qu’entend-t-on par fait religieux ?

La religion est un fait social ( Durkheim ). C’est un sujet de connaissance, un moyen de compréhension des sociétés. Régis Debray l’envisage de manière neutre. Il s’agit de ne privilégier aucune confession. Evoquer éventuellement les faits religieux.

Le terme de sciences religieuses a pu créer un choc culturel. L’Histoire des religions est contemporaine, et c’est un fait redébattu lors du rapport Debray.

C’est une forme d’accès, une porte d’entrée pour l’étude d’une civilisation.

Pourquoi l’attente de la société par rapport à la demande d’un tel enseignement ?

C’est une attente sociale des parents. On se trouve à la mise en contact d’élèves d’origines diverses.

La déchristianisation encourage ce retour à l’étude des religions. La rupture est revenue à l’époque de la résurgence de l’islamisme, et à l’élargissement de l’Europe, suite à la fin du communisme. La fin des grands combats idéologiques réintroduit l’interrogation globale sur le fait religieux. On assiste à de nouvelles interrogations sur le sens de la vie.

Quelles réponses de l’Education Nationale par rapport à cette demande sociale ?

Dans l’enseignement primaire : C’est un champ pluridisciplinaire qui s’aborde dès le cycle III. L’enseignement de la langue française inscrit le fait religieux lors des fêtes par exemple, par le nuancement dans les sciences, par le balayage des principaux faits historiques de l’Antiquité à nos jours.

Dans l’enseignement secondaire, une grande évolution a eu lieu. La pluridisciplinarité encourage à l’étude des grands textes, la place est variable selon les niveaux ( plus grands en 6ème, 5ème, qu’en 4ème et 3ème, revalorisation en seconde et terminale,..). Les types d’approche sont nouveaux : la mythologie grecque est vue comme un objet, les Hébreux comme peuple de la Bible,…Le fait religieux s’est aussi élargi au lycée professionnel, et peut être abordé par le prisme de la géographie.

Pourquoi l’enseignement du fait religieux ? Est-ce une question sensible ? Quelles sont les démarches et les outils ?

La montée de l’Islam fait-elle progresser l’importance du Fait religieux ?

La mise à distance des enseignants est nécessaire. Il ne doit pas y avoir interférence par rapport à l’historien. Faire la part entre réflexion et croyances. La difficulté avec l’Islam, est qu’on est confronté à des situations identitaires passionnées. C’est un enjeu important pour la citoyenneté.

L’enseignement du fait religieux et de la laïcité ?

Les avis sont plutôt partagés ….

Pour G. Mandon : La laïcité ne souffre pas de la réflexion sur l’être intime.

Pour Mme Estivalès, la laïcité n’est pas un obstacle au fait religieux, mais une condition. La chaire d’histoire des religions est en lien avec notre époque.

Pour Mme Dusseau, Nous sommes dans une société laïque, une école laïque, et c’est une spécificité française, issue des progrès de la tolérance, et ce depuis le 16ème siècle. Tolérer, est-ce respecter tout ? non ….

Compte-rendu établi par Emmanuel GAGNEPAIN,
Lycée Jean Monnet,
Joué lès Tours

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