Quelques propos des intervenants :

B. Perucca : Les professeurs sont-ils armés pour enseigner le fait religieux ?

Pour E. Benbassa une autre question se pose : Sont-ils formés pour enseigner dans des classes aussi plurielles ? Est-on armé pour introduire, faire entrer une diversité culturelle ? Il est possible d’enseigner la religion comme civilisation.

C. Béraud, sociologue, indique que le rapport Debray s’inscrit dans un mouvement de longue haleine (cf le rapport Joutard) qui a débouché sur de nouveaux programmes en histoire et en lettres. Aujourd’hui selon elle, il est nécessaire d’armer davantage les enseignants en connaissances. Elle indique l’ouverture prochaine d’une bibliothèque virtuelle sur le sujet : iesr.ephe.fr.

D. Mendelzon, professeur en ZEP présente la religion comme un phénomène culturel. Il privilégie l’approche esthétique comme entrée.

C. Béraud intervient ensuite sur l’état de la culture religieuse des enseignants, rappelant que le vari problème est davantage celui de l’état de culture religieuse de la société française toute entière.

R. Liogier rappelle que dans les années 80, on assiste à une transformation des représentations religieuses et de la laïcité (manifestation en faveur de l’école libre, premiers attentats islamistes, première affaire du voile…). On prend alors conscience que l’Islam n’est pas seulement l’Orient mais commence à se sédentariser. L’ensemble des phénomènes fait que avant les années 80, certains étaient pour la laïcité, d’autres contre. Après les années 1980, tout le monde est pour la laïcité. La laïcité ne veut donc plus rien dire.

Selon E. Benbassa, religion et identité se confondent de plus en plus notamment dans les groupes sociaux défavorisés.

R. Liogier intervient pour signaler que beaucoup de personnes, y compris les chercheurs, se réfugient derrière le culturel et refusent le dogme.

Selon lui, la signification du voile évolue en fonction du contexte social. " Le voile est souvent non imposé par la famille ".

Selon C. Béraud, le religieux contemporain est très peu considéré dans les programmes.

E. Benbassa rappelle que l’enseignement du fait religieux est transversal. C’est à l’enseignant de trouver ce qui est à partager dans les différentes religions.