RENDEZ-VOUS DE L'HISTOIRE / BLOIS
Vendredi 15 Octobre 2004

A-t-on encore besoin du féminisme ?

Débat proposé par le magazine Elle animé par Valérie Toranian, avec Fadela Amara, Nicole Ameline, G. Brisach et Armelle Le Bras-Chopard.

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Compte-rendu établi par Françoise Beauger-Cornu,
Collège Maurice Genevoix, Romorantin

V. Toranian : Pourquoi parler du féminisme aujourd’hui ? Dans les années 1970, les batailles ont permis d’obtenir des droits. Aujourd’hui, la question des droits n’est pas réglée. On assiste à une recrudescence des fondamentalismes et des pratiques machistes. Il est nécessaire de réaffirmer les principes de la République et de rester vigilant.

N. Ameline : Peut-on se contenter d’une démocratie inachevée ? Nous avons besoin d’une République moderne, d’une responsabilité partagée. Mais le parlement français progresse peu, tout au moins, pas aussi vite que le parlement croate. La loi est bonne mais cela ne suffit pas.
N. Ameline propose une charte de la parité et de l’égalité aux élections des sénateurs et des députés, une idée de ticket (1 homme+1 femme). Elle souhaite la mise en place de l’égalité républicaine : les entreprises doivent aussi ouvrir les portes aux jeunes femmes issues de l’immigration.
Aux Nations Unies, elle a proposé dans le cadre du grand rendez-vous de Pékin en 2005, " Pékin +10 " d’ouvrir un partenariat avec les pays, les ONG… pour travailler sur les droits de l’homme et de la femme.

F. Amara : Pour elle les combats du féminisme et de la laïcité sont à mener de front même si au départ dans les cités, le féminisme était associé à la bourgeoisie. La laïcité n’est pas un vain mot. Elle est le principe fondateur de la république et vecteur d’émancipation.
Les promesses faites par les politiques ont-elles été tenues ? Oui en partie, mais il reste le problème des hébergements d’urgence.

N. Ameline répond en disant que l’hébergement d’urgence est prioritaire. Un plan national d’urgence est envisagé.

G. Brisach dresse un parallèle entre la vie de V. Woolf et les années 1970.

A. Le Bras-Chopard évoque la difficile accession des femmes au monde social et politique. Les femmes sont les oubliées de l’histoire.
Les avancées démocratiques dont nous sommes si fiers vont de pair avec une régression des droits des femmes : au XIIe siècle, leurs droits déclinent au niveau des métiers (elles ne peuvent plus être barbiers par exemple) ; le moment catastrophique est la Révolution française car les révolutionnaires se réfèrent à la loi salique. Le mouvement se durcit en 1793 car les femmes sont interdites de se réunir à plus de cinq commères. Le mouvement ne cesse de se durcir au XIXe siècle. Selon Kant, la femme a une raison pratique et l’homme a une raison abstraite. Le XIXe siècle est très dur pour les femmes. Les femmes commencent à avoir droit à une éducation et dans le même temps, on ne veut pas qu’elles travaillent. Le code civil a mis les femmes sous tutelle.
Aujourd’hui, les stéréotypes sont maintenus et traversent les âges.

Compte-rendu établi par Françoise Beauger-Cornu,
Collège Maurice Genevoix, Romorantin

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